Collectivités : faîtes place nette sur vos plages

Parmi les pollutions – chimiques, agricoles, dégazages et marées noires, présence de radioéléments – qui sont à l’origine de la destruction de l’écosystème marin et aussi côtier, il y a la présence des macro-déchets issus de l’activité humaine qui transportés et charriés par les courants marins ou par les cours d’eau s’échouent lamentablement sur le littoral. À ceux-là, il faut ajouter, ceux abandonnés ou enfouis dans le sable par les plaisanciers et les autres usagers des plages qui se délestent de leurs déchets avant de partir. Et, quelle que soit la commune, aucune n’est épargnée. C’est l’ensemble du littoral français qui se trouve nez à nez avec des déchets sur les plages.

Qu’entreprendre pour lutter contre la présence de macro-déchets ?

Pour faire face à la pollution des macro-déchets, il convient d'organiser un ramassage en parallèle de mesures de prévention.

Les pratiques de nettoyage des plages

Le choix des moyens mis en œuvre dépend de la nature du substrat – sable, enrochement par exemple – de la taille, mais aussi de l’accessibilité de la plage. Selon ces facteurs, le nettoyage peut-être manuel, mécanique ou les deux.

Les zones peu accessibles ou situées à proximité des descentes de plages et/ou des dunes requièrent traditionnellement l’intervention d’équipes au sol. En parallèle, les zones ensablées bénéficient elles, d’un nettoyage mécanique. Afin de procéder à cela en toute efficacité, il existe toute une gamme de nettoyeuses de sable. Le ramassage mécanique se pratique avec des machines dites « cribleuses » et dites « ratisseuses ». Le principe des premières est de prélever une couche de sable – épaisseur comprise entre 5 et 30 centimètres – qui passer au travers d’un tamis mobile ou vibrant. La maille comprise entre 15 et 25 millimètres de diamètre en général permet ainsi de récupérer un maximum de macro-déchets. Les secondes, les ratisseuses, permettent comme leur nom l’indique de ratisser la couche de sable sur une profondeur d’environ 5 centimètres.

Et grâce aux techniques qui s’améliorent, certains modèles permettent de travailler plus rapidement et de manière bien plus efficace, adaptée selon la surface. Aucun macro-déchets ne peut donc résister.

Les mesures de prévention, les formes de sensibilisation

De nombreuses actions de sensibilisation et de communication peuvent être menées pour lutter contre la présence des macrodéchets. Cela peut être l’organisation d’une opération de nettoyage de déchets tout rand public, de l’installation de toilettes publiques à proximité ou sur la plage, de la mise en plage de poubelles biflux, de proposer des actions de sensibilisation à la préservation des richesses naturelles et de l’impact des macrodéchets voire l’installation de panneaux d’affichage. Autant d’actions qui viennent renforcer la propreté des plages.

Quels sont les enjeux liés à la propreté des plages ?

Interface entre le milieu marin et le milieu terrestre, la plage est cette étendue le long des côtes entre la mer et la terre qui contribue à l’équilibre d’un écosystème naturel, dont nous faisons parti. Ce dernier est un milieu vivant où des éléments abandonnés par la mer s’y retrouvent. C’est ce que l’on appelle les laisses de mer. Constitués d'un mélange de débris d’origine biologique – végétaux à l’image des algues et des plantes marines – de structures calcaires comme les tests d’oursins et les coquilles de bivalves, de structures gélatineuses ou charnues par exemple les méduses, structures cornées, membraneuses ou tubulaires avec les œufs de poissons notamment, mais aussi les structures osseuses et cartilagineuses comme les cadavres – elles se mélangent à des éléments d’origine humaine : les macro-déchets. 

Si, les laisses de mer échouées intègrent les cycles de vie des différents écosystèmes, il en est tout autrement pour ceux d'origine anthropique.

Ces derniers, issus de l’activité humaine, ils se composent principalement d’objets manufacturés comme des objets en plastique, en verre, en métal, des restes de pique-nique, des vêtements, mais aussi des mégots de cigarette. Dans la mesure où, ces derniers ne sont pas placés dans des équipements adaptés, ils peuvent se concentrer s’ils sont enfouis dans le sable ou piégés par la végétation voire se disperser plus facilement transportés par le vent. Dans tous les cas, ils occasionnent bon nombre de nuisances.

Nuisance pour la faune marine du milieu littoral

La présence de déchets sur les plages altère un milieu déjà fragile. Cette présence anormale perturbe notamment le cycle de vie des laisses de mer. En outre, ils sont responsables d’une diminution du développement de la végétation marine, mais aussi du littoral, favorisent l’accroissement du phénomène de sédimentation et provoquent des blessures/intoxications et font office de piégeages au regard de la faune.

En parallèle, ce sont de véritables vecteurs pour le transport de certaines espèces étrangères permettant à la plupart de devenir par la suite très invasives et d’entrer en concurrence avec les formes de vie autochtones.

Nuisances esthétique et olfactive

Ces déchets sont d’autant plus nuisibles, qu’ils créent des nuisances visuelles. Les plages représentent un attrait touristique d’importance à forts enjeux économiques. Vitrine de la collectivité, la présence de macro-déchets entache l’image de marque, porte préjudice à la renommée d’un site sans oublier que cela perturbe les activités de pêche.

Outre l’aspect visuel, la décomposition ou la fermentation des déchets – plus particulièrement les déchets organiques alimentaires – s’accompagnent d’un dégagement d’odeurs désagréables. Phénomène amplifié pendant la saison estivale avec les grosses chaleurs.

Nuisance pour la santé humaine

Le risque sanitaire auquel s’expose la population humaine n’est pas à négliger. Tessons de bouteilles, morceaux de métal, seringues usagées notamment représentent un réel danger. Pour l’exemple, un enfant en bas âge qui ingère plus de trois mégots – en les prenant pour des chewing-gum par exemple – peut présenter des troubles plus ou moins graves tels que des sueurs, des nausées, des vomissements voire encore des palpitations et engager son diagnostic vital dans le pire des cas.

Nuisance pour la qualité de l’eau et du sable

La présence de matière organique d’origine humaine, tels que les excréments, contribue au phénomène d’eutrophisation et constitue une source importante de pollution microbiologique. Sans compter qu’il n’est pas forcément très agréable de se baigner et d’entrer en contact avec des étrons flottants notamment.

Nuisance qui s’inscrit dans la durée

Outre ces nuisances, les déchets jetés dans la nature mettent du temps avant de disparaître – il faut deux mois au mouchoir en papier par exemple – si tant est si bien, qu’ils disparaissent complètement. En effet, le plastique disparaît visuellement au bout de 100 à 1000 ans, mais en réalité il ne fait que se fractionner en une multitude de microparticules invisibles à l’œil nu. En outre, leur disparition occasionne une belle pollution, un seul mégot de cigarette polluant à lui seul 500 litres d’eau !

Pour finir, s’ils ne sont pas ramassés, sous l’effet des courants, des milliards de fragments de déchets sont alors emportés et sont amalgamés dans les mers. Et cela est déjà une réalité au vu du 7° continent qui s’est créé sur la planète. Cinq grands bassins océaniques – Pacifique Nord, Pacifique Sud, Atlantique Nord et Sud, mais aussi Océan Indien – sont ainsi bel et bien existants. La zone du Pacifique Nord d’environ 3.4 millions de kilomètres carrés par exemple, contient à elle seule, une masse de plastique plus élevée que celle du plancton à savoir 969 777 fragments de plastique par kilomètre carré !

Tant sur le plan de la sécurité, de l’environnement, de l’hygiène, mais aussi de l’esthétisme, la présence des ces déchets sur la plage est l’un des enjeux majeurs de cette décennie. 

Post Author: Fabrice